De Peter Hossli (texte) et Nathalie Taiana (photo)
Les démocrates semblent user d’une stratégie bien connue de tous en politique: les électeurs votent pour des personnes, pas pour des programmes de parti, les élections se gagnent avec des promesses, pas avec des propositions concrètes.
La semaine dernière à Chicago, le parti a délibérément maintenu le contenu de sa convention dans le flou. Même après plus de 100 discours répartis sur quatre longues soirées, il est impossible de savoir ce que Kamala Harris a l’intention de faire à la Maison Blanche, ni comment elle compte trouver des financements, ni ce qu’elle promet exactement.
Au lieu de projets concrets pour un futur meilleur, il reste de Chicago une note amère. Les démocrates ont constamment diabolisé leur adversaire. Discours après discours, ils ont attaqué leur adversaire républicain. Donald Trump a été qualifié de «mauvais», de «dangereux» et d’«inéligible» à chaque allocution.
Kamala Harris a – elle – revendiqué une étiquette bien plus positive. Elle veut devenir «A president of joy», une présidente joyeuse qui enthousiasme. Ce n’est pas son programme politique, mais la promesse d’un triomphe sur Trump qui emporte l’adhésion des démocrates.
L’automne électoral risque d’être d’autant plus difficile. Aucun parti ne le dit ouvertement, mais tout le monde le sait: les attaques personnelles sont efficaces dans les campagnes électorales américaines. C’est pourquoi les deux candidats se déchireront bien plus encore verbalement au cours des 72 jours qui les séparent de l’élection. Les réseaux sociaux et la télévision seront arrosés d’attaques mutuelles.
Celui qui le fera le plus obtiendra le pouvoir désiré. Et les programmes politiques? Les candidats n’ont pour l’instant rien à y gagner.